Avant de plonger dans la tempête qu’ils ont traversée, il faut comprendre qui sont les forces vives derrière Wild Bear CrossFit. Il ne s’agit pas simplement d’un business, mais d’une aventure familiale.
Emilio, c’est le patriarche. 64 ans, serial entrepreneur, et une passion pour l’entraînement qui ne faiblit pas. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre un sexagénaire qui squatte 160 kilos, tout en gérant les finances, l’accueil ainsi que tout l’administratif d’une box de CrossFit. Sa vaste expérience entrepreneuriale, son énergie débordante et sa bonne humeur contagieuse sont autant de facteurs qui ont été indispensables à la réussite de Wild Bear.
À ses côtés, on retrouve sa fille Emilie et son gendre Rudy. Émilie travaille en temps partiel à la box et vient donner un coup de main dès qu’elle peut. Rudy, lui, c’est le coach. Il jongle entre kettlebells et biberons depuis la naissance de son bébé. Il s’occupe de tout ce qui touche au coaching, tandis qu’Emilio gère plutôt l’aspect business.
Le travail en famille, c’est à double tranchant. Mais chez Wild Bear, ils ont trouvé leur équilibre :
Travailler en famille, on s’est dit que c’était la seule association possible. En famille, on peut s’engueuler, mais on se pardonne toujours. C’est plus compliqué quand c’est des amis.
Un petit mot sur Wild Bear CrossFit ? Que ce soit dans l’ancien local ou dans le nouveau, c’est “the place to be” pour rigoler autant que transpirer. L’ancienne salle, ouverte en 2020, était considérée par beaucoup comme l’une des plus belles box de CrossFit en France. Rien que ça. Aujourd’hui, quatre ans après, leur philosophie n’a pas changé : s’entraîner fort, améliorer ses skills, et surtout s’amuser, le tout dans un nouvel espace.
Tout a basculé en quelques heures. Un désaccord financier avec le propriétaire autour d’une caution de plus de 20 000€ a conduit à une expulsion soudaine. Sans préavis, des huissiers ont débarqué en pleine journée. Une heure pour évacuer. Juste le temps de récupérer quelques affaires essentielles avant de remettre les clés.
Pour beaucoup, ce genre d’épreuve signifie la fin d’une histoire. Mais pas pour eux. Il était hors de question de finir sur une note aussi amère. Surtout pour Emilio qui, après avoir géré plusieurs entreprises diverses, ne voulait pas d’une fin comme celle-ci. Il n’y avait qu’une solution à ce moment-là : adopter le bon mindset. Ne pas baisser les bras. Rebondir. Et vite.
Le lendemain de l’expulsion on était autour d’une table et on discutait.
On vous l’a dit, leur box initiale était l’une des plus belles de France. Du haut de ses 700 m², la plus grande box du Morbihan installée en plein milieu d’une zone commerciale piétonne offrait à ses adhérents une surface d’entrainement aussi premium que spacieuse. On y trouvait des vestiaires aux airs de Versailles, un showroom avec un large choix de snacks, de boissons ou encore de vêtements. Bref. C’était vraiment un “petit” bijou. Mais tout ça leur coutait cher.
En plus du prix élevé du loyer, les owners commençaient gentiment à rallonger la liste des choses qu’ils aimaient de moins en moins dans ce local :
Bien avant que les soucis avec le propriétaire débarquent, ils avaient donc commencé à zieuter d’autres locaux dans les alentours. L’idée, à ce moment-là, c’était juste de savoir ce qui existait et à quel prix. Une simple curiosité qui les avait menés à un local coup de cœur qu’ils avaient laissé là, quelque part dans un coin de leur tête. Une sorte de plan B. Ils n’auraient jamais cru qu’ils allaient devoir très prochainement repenser tous leurs plans.
Le lendemain de la visite des huissiers, quand les owners se sont retrouvés autour de cette table pour discuter, ils ont décidé de se positionner sur ce local “plan B”. C’était décidé, Wild Bear CrossFit allait rouvrir dans ce nouveau local qui coche finalement toutes les cases.
Le projet était acté, mais rien n’était fait. Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, ils ont appris que leur nouveau local cible était occupé pendant les deux prochains mois.
Cette période d’incertitude aurait pu les mettre en pause. Mais au contraire, ils en ont profité pour structurer leur nouveau départ. Communication intensive sur les réseaux sociaux, et dans les centres commerciaux, organisation de séminaires : tout a été mis en place pour ne pas disparaître du paysage. Si vous habitiez à Vannes au moment du déménagement, c’est (presque) impossible que vous n’ayez pas entendu parler de la nouvelle salle de CrossFit qui ouvrait de l’autre côté de la ville.
L’autre enjeu clé était la relation avec leurs adhérents. Dès le début, ils ont choisi la transparence, en partageant l’évolution de la situation avec leur communauté. Ceux qui voulaient continuer l’aventure avec eux savaient exactement où et quand ils pourraient les retrouver.
Et la communauté a répondu présent. Des adhérents se sont mobilisés pour aider à transporter le matériel, d’abord vers un hangar de stockage, puis vers la nouvelle salle. Un véritable élan de solidarité qui a renforcé l’esprit Wild Bear et permis une transition plus sereine vers ce nouveau départ.
Après deux mois et demi de fermeture, Wild Bear CrossFit a rouvert une box en octobre 2024. Elle est plus petite, fait moins Versailles, mais est plus efficace, plus optimisée, toujours avec du matos premium, financièrement plus saine et on est toujours garantis de bien rigoler.
L’avantage quand on repart comme eux l’ont fait, c’est qu’on peut appliquer toutes les observations et les connaissances emmagasinées sur la première salle et appliquer tout ça à la nouvelle. Même si cette aventure leur a couté beaucoup, ils peuvent trouver du réconfort dans la fierté d’avoir rebâti quelque chose qui leur correspond mieux.
Ici, on a gagné en sérénité. Peut-être parce que c’est un bateau qui finalement est plus facile à équilibrer.
Faisons le point sur les choses qui, justement, n’ont pas été reproduites dans la nouvelle salle :
Stratégiquement, il y a aussi des choses sur lesquelles ils ne voulaient pas faire l’impasse et qu’ils ont donc conservées. Déjà, leur identité de marque. C’était Wild Bear CrossFit dans le premier local et c’est le même ours orange qui les a suivis dans le nouveau local. Bien sûr, l’atmosphère y est la même : sans prise de tête, un focus sur les skills et une garantie de passer un bon moment.
Même si la box est moins grande et luxueuse que la première, il était hors de question pour eux de faire l’impasse sur la luminosité, la propreté et l’isolation. Sa localisation a été décisive. Même si la box est désormais du côté opposé de la ville, qu’elle n’est plus dans une zone commerciale, mais plutôt dans une zone artisanale, elle reste tout de même proche du centre-ville et permet un accès facile aux adhérents qui viennent à vélo.
Résultat : au bout de cinq mois, ils ont récupéré 70 % du nombre de clients qu’ils avaient avant l’expulsion. Et surtout, ils ont attiré de nouveaux adhérents.
Si vous êtes owner d’une salle, vous savez que les imprévus sont monnaie courante. En tout cas, la team de Wild Bear est aujourd’hui plus blindée que jamais face aux imprévus éventuels.
Voici leurs conseils ultimes pour éviter la chute libre :
Ne pas hésiter à négocier quand on est en bonne santé. Pas quand on est en mauvaise santé.
Les seuls fondateurs, c’est nous. Parce que c’est nous qui y avons mis l’oseille.
Wild Bear CrossFit est passé par une crise à laquelle peu de salles survivraient. Pourtant, grâce à une vision claire, une communauté soudée, des décisions stratégiques et surtout, le bon état d’esprit, ils sont aujourd’hui plus forts que jamais et en pleine croissance.
Si vous êtes curieux d’en découvrir plus sur leur parcours, on vous invite à regarder ou à écouter cette Pepppyte sur vos plateformes préférées. Et puis, sinon, Vannes, c’est une très jolie petite ville en bord de mer avec une super salle de CrossFit qui organise des WOD où vous allez bien vous marrer, alors n’hésitez pas à y faire un drop-in à l’occasion.